L'aventure au coin du chemin
Virginie et William ont parcouru la GTMC en autonomie d’Avallon à Agde au mois de juillet 2021. Le challenge sportif et l’attrait de la nature ont guidé leur choix. Résultat : quinze jours intenses! Voici leurs impressions
La variété des paysages au fil des kilomètres
Les 1400 kilomètres de la GTMC offrent une diversité de paysages étonnante. Nous avons découvert les forêts majestueuses du Morvan, région surnommée à juste titre « le Canada français » du fait de ses grands lacs et de ses forêts de sapins. Le lac des Settons, fin d’une des étapes, est un spot magnifique. Grande émotion de lever le nez sur la cime d’un sequoia en pleine nature.
La partie traversant l’Allier est un peu morne et peut se faire en accéléré, cela vous permettra d’arriver dans le Puy de Dôme et de profiter d’une succession d’étapes dans des coins somptueux. Les plateaux auvergnats depuis lesquels vous pourrez contempler les anciens volcans en compagnie des vaches font partie de nos coups de coeur. Vous surplomberez le lac Pavin et ses eaux turquoise niché dans un ancien cratère.
La Lozère est le trait d’union entre le massif central et la France méridionale. Les contreforts montagneux commencent à sentir bon la garrigue ! Nous avons beaucoup aimé l’ascension du mont Mouchet (1500 m), haut lieu de la résistance, qui offre une ligne de crête exceptionnelle permettant d’admirer le paysage sur ses deux versants.
La trace nous fait ensuite plonger vers les gorges du Tarn où nous avons découvert le joli village de Saint-Enimie enchâssé dans un ravin de 600 mètres. Très spectaculaire. Tellement spectaculaire que nous avons choisi l’option route pour y arriver (de nuit). Si vous souffrez du vertige faites bien attention à l’itinéraire que vous empruntez car dans ce secteur - à partir des gorges du Tarn et durant tout le passage dans les Cévennes – les chemins et routes sont très escarpés. C’est beau mais ça se mérite. Malheureusement, les trombes d’eau nous ont obligé à faire l’impasse sur l’ascension du mont Aigoual et le cirque de Navacelles.
En continuant, les chemins en terre rouge annoncent le sud ! Nous sommes arrivés en fin de journée au lac du Salagou, une pépite à découvrir dans la lumière déclinante du jour. William s’est bien amusé dans les bosses de ce temple du VTT. La suite de la trace vous mènera à travers les vignobles de l’Hérault pour finalement aboutir à Agde sur la pointe de la corniche. Evidemment, quand on arrive face à la Méditerranée après quinze jours aussi intenses, les larmes montent vite aux yeux.
Le tracé : attention au ravitaillement
Premier conseil : si vous avez la possibilité de vous faire déposer à Avallon c’est quand même la solution la plus confortable. En effet, le départ de la GTMC est difficile d’accès en train, le réseau ferré centralisé à la française ne propose que des départs de Paris à la gare de Bercy. Habitant dans les Landes, nous avons eu la chance de trouver une âme généreuse prête à faire 700 km pour nous déposer (encore merci à celui qui se reconnaîtra) !
Nous avons suivi les étapes en les adaptant de temps à autre notamment du fait d’une météo capricieuse. Regardez bien où sont prévues les arrivées de certains tronçons, certaines étapes s’achèvent dans des coins très isolés, mieux vaut avoir prévu de quoi manger et se préparer à dormir dehors si le temps le permet.
Le début et la fin de la trace sont les plus techniques (le Morvan et à partir du lac du Salagou). Les intempéries des mois précédents et peut-être le manque d’entretien des chemins lié aux confinements successifs ont rendu de nombreux chemins impraticables et complétement ravinés. C’est particulièrement le cas dans le Morvan, pays d’eau où certains chemins étaient transformés en rivières. Conclusion : nous avons perdu beaucoup de temps dans le premier tiers de la GTMC avec beaucoup de portage de vélos (chargés). Deuxième conclusion : si vous hésitiez à prendre votre gravel, pour nous, ce tracé est définitivement un tracé VTT.
La GTMC, c’est pour qui ?
- Les sportifs : Si vous décidez de la faire en entier d’Avallon à Agde, mieux vaut être entraînés et habitués à l’effort prolongé. Nous vous conseillons d’être le plus léger possible, une cariole par exemple ne passe pas sur la plupart des chemins. Pour notre part, nous avons fait 1100 km en quinze jours avec 17 000 D+. Il faut aussi avoir l’esprit d’aventure, s’adapter en permanence…et aimer le pâté (notre nourriture de base) !
- Les aventuriers : Ne sachant pas à quel rythme nous avancerions, nous avons voyagé en autonomie. Pour dormir, nous avions un tarp, une toile que nous posons sur nos vélos retournés. Ce système permet de voyager léger et de s’installer rapidement. En revanche en cas de pluie, c’est insuffisant pour bien se protéger. Quand il pleuvait nous avons trouvé des abris en dur ou hébergements. Pratiquer le bivouac a pour avantage de pouvoir s’arrêter quand on le souhaite et surtout, de vivre l’aventure en France !
- Les altruistes : Le voyage en vélo permet de lier connaissance, les gens viennent facilement vous parler et sont souvent admiratifs de l’effort sportif. Cela nous a valu de très belles rencontres et même de dormir chez l’habitant.
Nos bons plans
- A Quarré les Tombes (Yonne) : boulangerie exceptionnelle ! C’est bon et ultra copieux. La première boulangerie de France qui fait dire à William : « Je vais en garder pour plus tard ».
- A Saint-Genès-Champanelle (Puy de Dôme) : Archipel Volcan, une auberge où nous avons trouvé refuge autour d’une belle planche fromage / charcuterie pendant un orage. Ils font également hôtel. Accueil cycliste friendly.
- A Ruynes-en-Margerides (Lozère) : camping le Petit bois. Joli camping calme disposant d’une pinède.
- A Arzanc de Randon (Lozère) : Le gîte d’étape tenu par la famille Amarger. Nous n’y avons pas dormi mais pris un café et Marie nous a fait visiter les lieux. Ce gîte est ouvert en permanence, ce qui est bien pratique ! (Et attention au gîte de la Barraque des Bouviers, 15 km en amont de la trace, qui ferme à 17h ! Cela nous a valu une nuit à la belle étoile revigorante par 7° !).
- A Sainte-Enimie (Lozère) : Bar restaurant Le petit Paris. Ils servent de 8h à 23h, une rareté quand on est en bike trip ! Et en plus, ils sont très sympas.
- Au Caylar (Hérault) : la pluie nous a obligé à trouver un hébergement, nous vous recommandons Co’Gite, un gîte tenu par Céline et Xavier, un moniteur de VTT et sa compagne. Lieu confortable, abordable et accueil sympa.
- Au lac du Salagou (Hérault) : Le Mas de Riri. Camping côté sud du lac qui permet de profiter de la belle lumière de la soirée et de boire une bière devant un très beau panorama. Accueil très sympa.